Cerbère 2009 (n°87)

Elevée dans l’enfance par Yankee un labrador noir et Fox un épagneul breton dont les soins attentifs m’ont gardée du pire, j’ai toujours entretenu d’excellents rapports avec les chiens et suis depuis longtemps affranchie sur l’existence de différents modèles.

C’est même en les considérant que j’ai commencé à philosopher sur l’art et la nécessité des catégories. Je n’ai donc pas été plus étonnée de découvrir l’existence de celui à trois têtes que lors de la rencontre avec les Egyptiens à couleur jaune ou les fantastiques gangs fouilleurs de poubelle lorsque dans la Caraïbe, ils sont livrés à eux-mêmes.

Que Cerbère interdise l’entrée des Enfers aux personnes non autorisées et empêche d’en sortir ceux qui – au nom de l’ordre public - doivent y rester consignés ne me choque pas non plus - il n’y a pas de sot métier - et au bénéfice de l’âge, je n’ai pas encore perdu de vue qu’avant de faire prendre à la gent canine la place de nos enfants, on s’était allié avec elle pour qu’elle garde nos troupeaux et nos installations.

C’est donc naturellement que cet être là a rejoint mon bestiaire familier et que m’initiant à la Céramique, j’ai fait son portrait comme pour d’autres figures amicales de mon panthéon personnel, La Grande Idole, Ma Mère La Soleille, La Sirène amoureuse du Poisson et de quelques autres … visibles dans la même Galerie.

Je n’ai pas été davantage surprise d’apprendre que pour entrer et ressortir librement du lieu infernal, Orphée avait charmé avec ses chants le canidé tricéphale. Non, ce qui m’a chagrinée c’est que cela ne lui ait pas suffi pour ramener Eurydice à la vie.

Longueur 26 cm - Largeur 10 cm - Hauteur 7 cm

Terres jaune et brune sous couverte transparente. Effet de poils en surface obtenu avec un morceau de lave du Vésuve hérité de ma mère.

ç Œuvre précédente Œuvre suivante è

Retour au sommaire de l’exposition

Mise à jour : novembre 2010