Nuit profonde absence de lune et de ses tentations

Je n’y succombe que dans la pureté des couleurs

Blanche colombe et corbeau noir

Colportez ce message venu du fond des âges

Qu’accouchent de la nuit ces quelques écrits

Vert, le sens que prennent

Au sortir du bleu

Tétrapode hésitant au bord des marais

Joncs et nénuphars l’y exhortant

Mes vers balbutiant d’avant la maturité

Le rouge pour lui rappeler

Comme le serpent sa poussière

Que rien ne serait facile

Coquelicot de son enfance pourtant

Vacillant fébrilement aux plus faibles brises

Craignant la déchirure à la moindre bise

De la coccinelle aussi elle se souvient

Orchidée sauvage et arrogante

Jusque dans la fusion

Là où justement l’humilité est nécessaire

Orchidée encore pour qu’ils n’oublient pas

A elles deux, pas à elles d’eux car elle sans elles

Enfantant pluies et nuages, semant à tout vent

Au gré des lunes accueillantes, au sein des astres

Envoûtant

Insignifiante création arrachée aux démons des ténèbres

Au regard de celle primitive et de la procréation

Indispensable pourtant quant au développement

De ma vie intérieure

Jean Pierre Fuentes 1999

Retour au sommaire de la Fabrique des vivants

Mise à jour : novembre 2013