Berlin 2002

 

A l’automne 1989, la chute du Mur de Berlin, les réunifications de la ville et du pays qui en ont été les conséquences, le retour de la Capitale de l’Allemagne dans son ancienne localisation ont ouvert en ce lieu des opportunités architecturales sans précédent.

 

La volonté d’effacer les traces non seulement de la division générée par le Mur et le no man’s land qui l’a accompagné pendant presque un demi siècle mais au delà de la période nazie, a jeté la cité dans un bouleversement inouï, la transformant toute entière en un gigantesque chantier renouant avec l’innovation la plus osée.

 

En 2002, lors d’une visite que je souhaitais faire depuis longtemps, j’ai été saisie par le constructivisme architectural tranchant avec la vie parisienne et ses modestes réalisations. J’ai à mon retour déversé l’émotion de ce coup de foudre artistique, dans une série de dessins dont voici les six premiers :

 

Le Quartier Daimler, une petite ville à l’intérieur de la ville.

 

 

Le Sony Center réalisé par l’architecte Helmut Jahn entre 1996 et 2000, une construction à couper le souffle, un ensemble d’immeubles couvert d’une coupole commune abritant tout un quartier faisant face à celui de Daimler.

 

L’immeuble Mercedes traduisant de son plein gré à son insu comme dit la désormais célèbre formule, l’imaginaire de l’Allemagne industrielle.

 

Ces trois groupes d’immeubles jouxtant la Place de Postdam et profitant de l’espace ouvert par la destruction du Mur dégageant de larges terrains disponibles et évoquant une véritable reconstruction de Berlin Est sur de toutes autres bases...

 

Le Reichtag surmonté en 1999 par Norman Foster d’une coupole en verre qui m’a laissée médusée. Et si en 2004 au moment de la construction du Viaduc de Millau, le plus haut pont du monde enjambant hors sol la vallée du Tarn, on a dit qu’il avait été conçu par l’architecte de la coupole du Reichtag, on dit aujourd’hui le contraire. Le Parlement allemand a été restauré par l’initiateur du viaduc….

Le Kulturforum et son aire de musées commencée à Berlin Ouest dans la foulée de la division de la ville et terminée en 1998.

 

Enfin un vaste terrain vague qui occupait toujours en 2002 l’espace du Quartier Général SS dont le sort n’avait - à cette époque là - toujours pas été fixé comme l’ultime aveu d’un passé qui ne passait pas. De façon provisoire, on y avait alors organisé une exposition sur le nazisme dénommée Typologie de la Terreur. Et en effet il y avait bien de l’effroi à parcourir le reste des cellules dans laquelle la Gestapo stockait ses proies, autrefois en souterrain et là désormais à ciel ouvert, au bord d’un terrain vague qu’on ne tenait pas trop - semblait il - à dégager.

 

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Mise à jour : mai 2009