Remerciements
adressés à l’Université de Victoria en Colombie Britannique au Canada à la
Toussaint 1988 par Jeanne Hyvrard invitée
Good evening !
Je remercie
le monde d’avoir été créé.
Le soleil
d’éclairer nos jours,
Et la lune
de veiller parfois sur nos nuits.
Je remercie
l’Océan de réunir toutes les eaux
En une mer
unique,
Et la Terre
d’être baignée par cette eau.
Je remercie
l’Amérique d’être puissante et sauvage.
Je remercie
le Canada d’être cette vaste forêt.
Je remercie
la Colombie Britannique d’être cet Extrême-Occident qui accepte ce soir que le
Français y mouille comme un bateau venu d’une terre lointaine explorer les
continents inconnus de la pensée humaine.
Je remercie
l’Ile de Vancouver d’être au milieu des flots l’île du plus grand questionnement.
Je remercie
la ville de Victoria, son architecture de briques rouges Plaies du brouillard sanguinolent où se lamentaient les façades
dirait Apollinaire.
Je remercie
l’Université de m’accueillir en son sein,
Le
département de Français de s’intéresser à ma recherche,
John Greene
d’avoir supervisé l’organisation,
Jennifer Waelti-Walters d’avoir établi les passerelles grâce
auxquelles je suis ici,
Erika Grundmann d’avoir si scrupuleusement traduit Let the waters part again
…
Le
Secrétariat d’avoir secrété tous les papiers nécessaires,
Et les
Etudiants de m’avoir écoutée si chaleureusement.
Enfin je
remercie l’oiseau des cieux d’être à tout jamais hors d’atteinte et la feuille
d’arbre d’être emportée par le vent,
Sans eux,
sans ces liens avec tout ce qui vit, meurt et questionne l’éternel QUOI du
monde, je n’aurais jamais écrit et serais restée infiniment dans le magma de ça.
Prononcé par Jeanne Hyvrard à Victoria le 2.XI.1988
Mise à
jour : mai 2017